Le développement humain et l'économie progresse au Rwanda. La qualité de l'environnement présente quant à elle une situation plus contrastée. Nous sommes heureux de sentir que le Rwanda se redresse et que les Rwandais ont retrouvé confiance en leurs moyens.
En 2002, lors de notre précédente visite, nous n'avions pas imaginé pouvoir explorer la situation de développement du pays. Cependant, nous avions bien constaté la grande misère des campagnes -en particulier- mais aussi des villes avec la présence de nombreux enfants mendiants dans les rues. On sentait les gens inquiets et peu rassurés au niveau de la sécurité d'existence. Lorsque nous étions abordés ou lors des rencontres comme avec les enfants de terminale d'une école primaire, on nous demandait systématiquement comment venir en Belgique en espérant y trouver une existence meilleure. La guerre venait à peine de se terminer.
Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui, les contacts sont chaleureux et désintéressés et on aborde l'étranger dans une perspective positive et curieuse - même dans les campagnes. Il y a plus de sourire sur les visages. A Kigali, on trouve des dames blanches se promener librement et seule dans les rues. Je ne me souviens pas d'avoir vu cela en 2002. Il y a donc incontestablement progrès.
La misère ne peut cependant être vaincue en quelques années et dans les campagnes la plupart des gens vivent dans une situation de survie ne comptant que sur le travail de la terre. Dans les rues de Kigali, les enfants mendiants réapparaissent dès le soir tombé.
Au niveau économique, le marché fait la loi et les rwandais semblent se prêter au jeu de bonne grâce. On fait jouer le marché officiel pour le change de l'argent ou pour les taxis. Il y a également plusieurs opérateurs téléphoniques...
Expérience avec les taximen
Les taxi se rassemblent à des endroits connus. Vous pouvez donc choisir entre plusieurs chauffeurs. Il y a des taxis officiels avec licence et d'autres qui s'en passent. Ceux qui ne remportent pas la course prennent cela avec une certaine philosophie. On reçoit même des félicitations pour avoir marchandé! Chez nous, si l'on osait faire cela on serait fusillé - tout au moins du regard. Les gens sont honnêtes et ne tentent pas d'arnaquer l'étranger, si celui-ci fait preuve d'un minimum de connaissance des prix pratiqués. Il nous est même arrivé de faire confiance à un taximan qui ne pouvait nous rendre la monnaie d'une course. Il s'est engagé à assurer la course du retour et a tenu parole alors qu'il avait déjà reçu le paiement intégral.
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Le marché cependant ne règlera pas tous les problèmes du Rwanda et ce d'autant plus qu'il se base sur au moins 2 hypothèses qui ne peuvent être rencontrées nulle part:
tous les acteurs du marchés ont le même niveau d'information;
tous les acteurs disposent au départ des mêmes ressources et des mêmes chances de réussir à acheter ou à vendre.
Il me parait indispensable de réguler ce mécanisme et de faire en sorte que l'état assure un contrôle du marché et permette aux gens d'augmenter leur chance afin d'être des acteurs efficaces de ce marché.
Autre pré requis indispensable selon moi c'est que l'économie doit être au service de l'homme et non le contraire. Le développement c'est d'abord et avant tout le progrès de l'homme.